• Chapitre 27

    Point de vue d'Anna:

    "Bonne année!"

    Cette phrase est criée partout autour de moi. La bonne humeur se lit sur tous les visages. En cet instant, je ne peux pas m'empêcher de réagir comme eux tous. La joie est une émotion contagieuse apparemment. 

    Tout le monde s'embrasse en se souhaitant une bonne et heureuse année. Je me retrouve entraînée dans ce tourbillon. Je ne connais même pas certaines personnes.  Je crois Carolina qui me fait la bise avec un grand sourire, juste derrière elle, il y a Byron. Léo est prêt de moi. Comme il me l'a dit plus tôt, il ne compte pas me lâcher d'une semelle et il exécute ses paroles. 

    Un court moment, je me retrouve face à Ethan. Il ne sait pas ce qu'il s'est passé un peu plus tôt dans la soirée. Il a un grand sourire sur les lèvres. 

    "Bonne année, Anna!"

    Je n'ai même pas le temps de lui dire quoique se soit qu'Ethan se retrouve emporter par la foule, éloigné de moi. Je voulais pourtant lui parler. En effet, j'ai certains éclaircissements à lui demander... Ce n'est pas le moment, apparemment. De toute façon, il a disparu de mon champ de vision. 

    Je décide de me faufiler hors de la foule d'invités qui se souhaitent avec trop d'enthousiasme la bonne année. Pour ma part, je n'imaginais avoir le moral  à zéro ce soir-là. Je sens une main attraper mon bras. Je me retourne. C'est juste Léo. Je ne vais donc pas me débarrasser de lui. J'ai l'impression qu'il me materne depuis qu'il est intervenu pour m'aider, tout  à l'heure. 

    Peu après, je commence à avoir sommeil. En fait, j'espère être dans un rêve et qu'en me réveillant, tout sera différent. Ron ne serait pas en réalité aussi sournois, Ethan n'aurait pas joué avec Jenny... Ma naïveté me perdra un jour si cela n'est pas déjà fait depuis longtemps. 

    "Qu'est-ce que tu fais? 

    -Je vais dormir, Léo, je suis fatiguée."

    Je me dirige vers la pièce où, en général , se trouve la machine à laver et le fer à repasser. Ethan m'a dit se serait là que je dormirais. Nous avons poussés la table à repasser et installer un matelas à la place lors de l'après-midi. Je ne suis pas surprise de constater que Léo me suit. Il me l'a dit non? Il compte bien dormir avec moi... Même si cette idée m'agace fortement. De toute façon, peu importe ce que je dirais, il ne lâchera pas l'affaire.

    "Je vais dormir, tu n'as pas besoin de me surveiller.

    -Tu ne vas pas te débarrasser de moi de cette façon, tu le sais, non? "

    Je ne répond pas. Le matelas que j'ai installé avec Ethan est un matelas une place. Je vois Léo s'installer dessus sans gêne. Je ne vais sûrement pas dormir aussi proche de lui. Je songe à dormir à même le sol du coup. 

    "Qu'est-ce que tu attends ? Je croyais que tu avais sommeil. 

    -On logera pas tous les deux sur le matelas. 

    -Si, il y a assez de place si on est assez proche."

    Mon visage se teinte d'une gêne qu'il remarque aussitôt. Léo soupire.

    "Je ne vais rien te faire. Qu'est-ce que tu crois? Que je vais profiter de toi ?

    C'est plus la situation qui m'embarrasse. Alors que j'allais le signifier, il reprend.

    -Franchement, Anna. Déjà, c'est une de nos règles, je n'ai pas le droits de te forcer pour ce genre de choses, même n câlin, je n'ai pas le droit de te forcer de m'en faire un, il faut que cela vienne de toi. Et puis, si j'avais envie de passer un bon moment, ce n'est pas toi que je viendrais voir."

    Ce qu'il vient de dire me vexe un peu et me rassure à la fois. C'est étrange à expliquer. Il me dit ensuite que dormir par terre est loin d'être agréable et que il me réaffirme que je n'ai rien à craindre. 

    Au final, je ne sais pas lequel de nous deux fait un caprice. Ce que je sais, en revanche, c'est que je finis par m'allonger à côté de lui. Je suis fatiguée, je n'ai pas envie de parler avec lui ou de me disputer. Je veux juste pouvoir me reposer. 

    Nous sommes moins proches que je ne le pensais à ma grande joie. En face de moi, je peux apercevoir la fenêtre de la pièce. Dehors, le ciel nocturne brille de l'éclat des étoiles.

    "Qu'est-ce qui ne va pas?

    Alors que je commence à m'endormir, la question de Léo atteint mes oreilles. 

    -Quoi? dis-je avec étonnement. 

    -T'as pas l'air dans ton assiette. Ron t'a-t-il dit quelque chose en particulier de perturbant? 

    Je me tourne vers lui et je constate qu'il me regarde. Malgré l'obscurité environnante, il fait tout de même assez clair pour que je distingue ses yeux. Deux pierres scintillantes dans lesquels la Lune se reflète. Léo n'est pas un joueur pour rien, il a le physique qui accompagne son caractère de séducteur. 

     -Jenny était un pion l'an dernier... 

    Je suppose que Léo est au courant. Non, je ne le suppose, il le sait forcément. Il peut me confirmer ou non les dires de Ron. 

    -Oui, mais tu le savais, non? Pourquoi me parles-tu d'elle?

    Il n'a pas l'air de voir là où je veux en venir. Soudain, un voile semble se lever dans son regard. 

    -Son bracelet...

    Je peine à terminer ma phrase. Sûrement parce que je redoute la réponse de confirmation. Je n'ai d'ailleurs pas besoin d'en dire d'avantage. 

    -Ethan. "

    Mon visage se décompose. Léo vient de confirmer ma crainte. Je sens mes yeux me picoter, les larment monter doucement et un grand vide se former au creux de mon ventre. Etrangement, l'effet n'est pas le même que tout à l'heure. Quand Ron m'a dit cela, il y avait un contexte déjà un peu oppressif qui m'entourait. J'étais surtout choquée par son comportement à lui. Tandis que là, je me sens réellement consciente du chagrin que cela me procure. 

    Mon visage est impassible, mes yeux regardent dans le vide et je sens quelques larmes coulaient, sans que je n'arrive à les contenir, sur mes joues. Je ne sanglote pas, je ne pleure pas vraiment non plus. Je ne sais pas comment expliquer de manière clair ce que je ressens et ce qui se passe en moi en cet instant précis. Je me sens juste tellement déçu par Ethan. Il est un joueur, je devais bien me douter qu'il avait pris des filles pour des idiotes seulement, ce n'était, jusqu'alors, pas encore entièrement bien encrée en moi. 

    Je dois inspirer de la pitié à Léo car, tandis que mes larmes deviennent plus abondantes, je le sens me prendre dans ses bras. Est-ce qu'il chercher réellement à me consoler d'une manière ou d'une autre, en me montrant que je ne suis pas seule? Honnêtement, en cet instant, je n'en ai strictement rien à faire. J'ai la tête aussi vide qu'un marshmallow. Aucun mot de plus n'est prononcé. 

    Le lendemain, je me réveille dans les bras de Léo. J'ai dû finir par m'endormir, hier soir, sans m'en rendre compte dans cette position. Et lui aussi, apparemment. Je pousse son bras qui se trouve au dessus de mes côtes afin de me lever. Il dort encore. 

    Je me lève donc et sort de la pièce. Je veux simplement rentrer chez moi. En passant devant la cuisine, je vois Ethan et Mathilda. Le premier des deux à me remarquer est Mathilda, voyant qu'elle me fixe, Ethan se tourne et me voit  à son tour. 

    "Anna? Est-ce que ça va? me demande Mathilda avec une pointe d'inquiétude. 

    -Oui..., lui répondis-je sans vraiment grande conviction. 

    -Tu as pleuré? renchérie-t-elle. 

    -Non. 

    Elle me regarde quelques secondes. 

    -Tu mens. Regarde-toi. Ton maquillage a coulé et tu as les yeux un peu gonflés. 

    J'aurais dû me regarder dans un miroir avant de mentir. 

    -Anna? 

    Cette fois, ce n'est pas Mathilda qui vient de me parler mais Ethan. Je me crispe un peu et le regarde assez mal. 

    -Je t'ai fait quelque chose? 

    -Tu as couché avec Jenny! Tu t'es moqué d'elle! Et tu ne m'as rien dit alors que tu sais que je suis proche d'elle.

    Ethan prend alors un air gêné. Il cherche ses mots.  Que Jenny ne m'ait rien dit, je peux le comprendre, la période où elle a été un pion lui est douloureux et elle tente coûte que coûte de l'oublier. Mais qu'Ethan m'ait cachée quelque chose d'aussi important... 

    -Anna.. je suis un joueur... j'ai joué, c'est tout... 

    Il se gratte la nuque avec gêne. 

    -C'est tout? 

    Je sens la colère gronder en moi. Et l'envie de pleurer me saisit de nouveau. Ethan me regarde sans savoir quoi faire, il est mal à l'aise. 

    -Anna, tu devais bien te douter qu'Ethan n'avait pas fait des choses très morales  en tant que joueur", me glisse presque en chuchotant Mathilda et me prenant dans ses bras. 

    Elle a dû sentir que j'allais de nouveau craquer et a sans doute voulu m'aider. Ethan balbutie quelques mots. Il me dit qu'il aurait agi autrement, si un jour il avait su que cela me ferait de la peine. Mais qu'a-t-il donc dans la tête?

    "Bien sûr que ça me fait de la peine! Tu t'attendais à quoi? A ce que je sois fière de toi? Ethan, même le fait que tu sois un joueur me blesse. Parce que, pour moi, ce n'est toi, Ethan. Je ne comprend pas comment tu peux faire ça... 

    -Je me suis laissé prendre au jeu, c'est tout.., tente-t-il de se faire excuser. 

    Seulement, cette fois, c'est probablement la fois de trop. 

    -A t'entendre, on dirait que ce n'est pas ta faute. Mais, dis-moi si je me trompe, c'est bien toi qui a accepter ce jeu tel qu'il était. C'est bien toi qui a décidé de jouer. C'est bien toi qui a séduit Jenny juste parce qu'elle avait un bracelet qui vous sert de tophet au poignet. 

    Ethan me regarde de manière impassible. J'ai touché un point sensible, apparemment. 

    -Est-ce que j'ai dit quelque chose de faux, Ethan?

    -Non."

    Je m'éloigne de Mathilda et sort de la maison, me dirigeant vers la mienne. Personne ne me retient. Les larmes se remettent à couler sur mes joues. 

    Point de vue d'Ethan:

    J'étais en train de discuter avec Mathilda au sujet d'Anna car je me demandais où elle était quand cette dernière est apparu dans l'encadrement de l'entrée de la cuisine. 

    Je me suis fait, littéralement, incendié. J'en ai pris plein la figure. Le plus hilarant? C'est que je n'ai rien trouvé de faux dans les accusations d'Anna. La voir mal par ma faute me brise sincèrement le cœur. Je me suis senti pris de court. Je n'ai pas eu la force de la retenir quand elle est partie. A quoi bon de toute façon? Je n'ai rien à lui dire qui pourrait la consoler. Je me sens stupide. 

    Peiné, je regarde Mathilda:

    "J'étais comment? 

    -Lamentable, comme toujours, me répond-t-elle aussitôt, avec un regard noir. 

    Si je cherche du réconfort, ce n'est pas avec elle que je le trouverais. C'est certain. Cependant, il y a bien une chose que j'admire chez Mathilda, c'est sa franchise. Elle n'y va jamais avec des pincettes.

    -C'est rattrapable? je lui demande avec espoir. 

    -Ethan, qu'est-ce que tu veux que je te réponde? Oui, ne t'en fait pas, elle te pardonnera, une fois de plus? Sauf que je ne suis pas dans la tête d'Anna donc je ne sais pas. A sa place, tu te serais même pris une claque voir un coup ailleurs. 

    Je ravale ma salive. 

    -Mais si tu tiens à elle, continue-t-elle, tu devrais peut-être commencer à te servir de ton cerveau et le faire réfléchir. Depuis le début, t'es pas honnête avec elle. Tu lui mens et lui fais des cachotteries. Pas étonnant qu'au bout d'un moment, tu ais le revers de la médaille. 

    Elle se sert, comme si elle était chez elle, un verre de jus d'orange qu'elle boit en me regardant, attendant que je réponde. 

    -Tu m'aiderais? 

    Elle rit. 

    -Tu m'as pris pour quoi? Ton ange gardien? Ethan, on est copain, tous les deux. 

    Elle me sourit, ensuite. Mais son sourire n'a rien de moqueur.

    -Tu sais ce qui est le plus comique dans cette histoire?

    -Non. 

    Mais elle va sans doute me le dire juste après. Bingo.

    -Tu me demandes de t'aider à te faire, encore une fois, pardonner d'Anna alors que je suis un de tes pions que tu es censé séduire. D'ailleurs, tu ne te préoccupes que d'elle. Tu sais ce que je crois, Ethan? T'es amoureux, pauvre imbécile."


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