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Chapitre 4.
<< J'ai lu ton poème. >>
Cette phrase résonnait dans ma tête depuis hier. Que répondre à ça sérieux ! J'étais en Histoire/Géo mais je n'arrivai pas à me concentrer. Je ne pensai qu'à ça. L'heure passait doucement.. Terriblement doucement ! Avec Anna, on s'est envoyé quelques mots, sans plus quoi.
Après 1h de torture, la cloche sonna. Aller, direction les maths... Je rangeai mes affaires, et me préparai mentalement à l'heure suivante.
10h30, et j'entendis enfin cette merveilleuse sonnerie qui m'avait tant manqué. Je m'empressai d'aller dehors quand je me stoppai d'un coup: il fallait à tout prix que je ne croise pas Dylan. J'arrivai dans la cour en me dépêchant d'aller rejoindre Alysson et Anna.
- Yo, lançais-je.
- Salut ! me répondis Anna.
- Quoi de neuf? demanda Alysson.
- Pas grand chose.. Et vous les filles?
- Moi non plus.. dis Anna.
- Vous savez quoi? TAKUMI M'A ENVOYÉ UN MESSAGE !! cria Alysson
- Super ! Il t'a dit quoi ? se réjouit Anna.
- Il m'a remercié de...
Je n'entendis pas la suite, car j'apperçut au fond de la cour Dylan, qui semblait chercher quelqu'un.
- ..et là, j'ai éclaté de rire ! finit Alysson.
- Les filles.. faut que j'aille aux toilettes ok?
Sans leur laisser le temps de répondre, je filai. Deux minutes plus tard, j'entendai quelqu'un tambouriner à la porte.
- Axelle... ouvre !
Je reconnus direct la voix de Dylan.
- Pourquoi? répondis-je d'une voix hésitante.
- A ton avis!
Je finis, malgré moi, à ouvrir la porte. Je le vis tenir à la main mon poème.
- Tu m'expliques ce que c'est?
- Hmm bah... Un poème? tentai-je.
- Axelle bordel ! Sois sérieuse ! On dirait que tu te fous de moi ces derniers temps..
- Tu te fous de moi là? "Monsieur" est trop occupé avec ses entraînement, et à fricoter avec "mademoiselle" Shirley. Vas y qu'est ce que t'attend? Va la voir ! Roule lui une pelle !
Ma réaction le fit rester sans voix. Néamoins, la colère se lisait sur son visage. Les lèvres pinçées, il fit demi tour et partit. La cloche sonna, et je partie en Anglais.
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12h30. Avec Alysson, on avait décidé de sécher. Tant pis pour les conséquences ! Je ne voulais pas revoir Dylan. Mais d'un autre côté, ma mère me tuerait. Et je ne pourrait plus sortir avant un certain temps... Que faire?
- Aly', j'suis pas sûre de vouloir sécher...
- Roooh tu te dégonfles toujours !
Je ne trouvais rien à dire à ça. C'est pas faux en même temps ! Et puis... il fallait que je voie Anna ! Je voulais lui parler, me confier à elle.. Qu'elle m'écoute, me comprenne, me rassure... Cette fille avait vraiment un truc spécial.
- Vraiment, vraiment désolé Aly' ! Une prochaine fois, ok? demandai-je, mal à l'aise
- Mouais... répondit-elle, sceptique
- Aller ! On va voir Anna?
Elle me sourit, m'empoigna par le bras et nous partîmes voir Anna.
Le déjeuner se passa bien, hormis que ce jour là, je mangeai à la même heure que Dylan... Et que le spectacle magnifique de Shirley collé à lui m'a légèrement énervée... J'étais contente que Anna et Alysson soient là quand même. Cette petite Anna était juste trop craquante, timide et mignonne comme tout et... "Pourquoi je pensais à Anna comme ça? C'est juste une fille plutôt sympa ! " me dis-je. J'étais troublée de penser ça.. Alysson me tira de mes pensées :
- Et toi alors? me demande t-elle
- Hein? répondis-je, totalement paumée.
- Je te demandais si tu craquais sur Takumi...Tu pourrais suivre un peu ! s'exclama cette très chère Alysson.
- Oh pardon, j'étais ailleurs... Euh oui il est craquant... marmonai-je.
- Et bah t'as pas intêret à me le piquer, ma vieille ! Il est pour moi ! me menaca t-elle avec son doigt.
Et nous partîmes d'un fou rire, racontant des conneries en tout genre. Nous finîmes quand bien même, à sortir du self. Je revivais. J'avais l'impression d'être un oiseau qui volait. Rien à faire, de Dylan. Ni de Shirley. J'étais heureuse.
La cloche finit -malheureusement- par sonner, et je dû me séparer d'Alysson, et attendre la prof d'art. Oui, nous allions en Arts Plastiques. Ma matière préférée ! Alors, j'étais contente.
Le thème de la séance était "Quelque chose qui vous représente, de personnel". La prof rajouta:
- Laissez votre outils courir sur la surface. Concentrez vous et ne pensez à rien. Vous ne dessinez pas avec vos mains, mais avec votre esprit.
J'étais vraiment inspirée. Je pris un pastel noir, fermai mes yeux et laissai le crayon courir sur la feuille.
La sonnerie me surprit, et je rouvris les yeux. Qu'elle fut ma surprise quand je vis un magnifique corbeau blanc dégoulinant de noir.
La pureté. L'obscurité. Tant de mélange dans un corbeau. De base, pur, mais condamné à devenir l'oiseau le plus funeste qui soit. Perturbée, je quittai la classe sans un mot, après avoir gribouillé mon nom derrière.
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L'après midi passa terriblement lentement. Lorsque la cloche sonna enfin, annonçant enfin le week-end, tous les élèves -y comprit moi- se levèrent, rassemblèrent leurs affaires et partirent. Je filai voir Alysson avec Anna, leur fit la bise et partit.
Je traversais la cour lorsque je me stoppai direct. Au fond de la cour. Contre le mur.
Dylan embrassait Shirley.
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